La relation "Mère - Fille"
Cette proximité Mère-Fille rend plus difficile la différenciation psychique, différenciation indispensable qui permet de se construire non plus comme l’autre, ou contre l’autre, mais en tant que soi.
Toute personne, homme ou femme, peut avoir intérêt à chercher à éclaircir les relations intergénérationnelles et plus particulièrement les relations entre femmes de générations différentes car ses relations ont des conséquences bien sûr entre femmes mais aussi dans les relations hommes/femmes.
Les études psychanalytiques concernant la relation mère-fille sont assez rares, mais des fictions cinématographiques ou littéraires émanant d’hommes (Balzac, Flaubert, James) ou de femmes peuvent illustrer ce sujet. Par exemple, selon la version orale du « Petit Chaperon rouge » étudiée par l’anthropologue Yvonne Verdier, ce ne seraient pas les hommes qui menacent en priorité le monde féminin, mais les femmes qui se dévorent entre elles.Selon l’âge et le tempérament de la mère et de la fille, existe toujours le dilemme de la relation au père qui joue le rôle du tiers. La relation mère-fille serait donc une relation à trois. C’est ainsi qu’il peut y avoir :
Les femmes « plus mères que femmes »
Et la relation avec le bébé fille. Le risque de l’abus narcissique de la mère dont l’emprise sur la fille est importante existe, car elle souhaite que la fille comble ses besoins de gratifications. À l’âge de l’adolescence, la culpabilité risque fort de plomber la vie future de cette fille (comment se révolter et se différencier d’un objet aimant ?) et elle trouvera en son mari un substitut de mère, avec qui reproduire le même schéma relationnel, mélange de dépendance et de ressentiment. A l’âge adulte, si la fille ne comprend pas que la mère veut lui faire occuper une place qui n’est pas vraiment la sienne, les ravages sur la fille, lié au manque identitaire de la mère, se poursuivront jusqu’à atteindre un inceste platonique dû à l’exclusion du tiers (du père) de la relation. La mère met la fille à la place du père. Il y a alors un « interdit de l’OEdipe » posé par la mère. La fille sert à la mère de protection.
Les femmes « plus femmes que mères »,
Où le tiers exclu n’est plus le père mais la fille. Il sera question des mères-épouses ou amantes. Le désintérêt dont témoigne la mère envers sa fille empêche la fille de développer la moindre séduction à l’égard de femmes qui auraient pu être des mères de substitution. Dans le même registre, il peut y avoir des mères étoiles qui n’ont de cesse de confirmer leur supériorité maternelle. La mère clôt toute forme de rivalité structurante, la fillette a l’impression d’être indésirable, dérangeante (Qu’est-ce que j’ai fait ? Est-ce que j’existe ?). Il sera encore question de déficit identitaire de la mère reporté cette fois-ci sur le père (ou le compagnon de la mère). La mère recherche souvent inconsciemment, l’assouvissement de ses besoins par le père : « je ne dis rien, mais il doit bien comprendre ce dont j’ai besoin ». La dissymétrie de la relation entraîne l’exclusion et la culpabilité de la fille (qui pense que le rejet de sa mère est dû à son attitude).
Les « mères extrêmes »,
Soit supérieures, soit inférieures, soit jalouses, soit injustes, soit défaillantes. Cette attitude peut déboucher sur l’inceste du premier type (rapport entre le père et la fille). La peau de l’âne (protection de la mère) éloigne le père (dans le conte de Perrault, l’enfant est orpheline de mère). L’harmonie de la vie d’une femme réside dans la capacité de pouvoir être successivement selon son âge et l’âge de ses enfants, plus mère que femme puis plus femme que mère tout en se différenciant de sa mère afin d’atteindre sa véritable personnalité, son véritable état de femme. Cela n’est pas toujours simple, parfois une thérapie plus ou moins longue pourra aider et vous accompagner dans ce relationnel familial afin qu’il soit principalement source de joie et de bonheur.
Vous pouvez consulter votre psychothérapeute sur RDV dans ses cabinets de psychothérapie de Bègles et Andernos ou à domicile sur la région de Bordeaux et Arcachon.