Quelle que soit la répartition des rôles, les mères sourient, caressent plus et vocalisent plus avec l’enfant.
Jusqu’au 6ème mois, l’enfant manifeste son comportement d’attachement, touche, vocalise et tend les bras, autant pour son père que pour sa mère. Des observations similaires ont été faites pour les enfants passant de longues heures en crèche.
Vers le 7ème mois, le bébé change de stratégie et même dans les cas où la mère est moins présente que le père, le bébé oriente ses comportements de sécurité nettement vers sa mère, comme si le corps des femmes était plus tranquillisant. Les mères gardent leur effet tranquillisant même quand elles mènent une vie sociale extérieure. La mère sert de base de sécurité aux conquêtes exploratoires du petit. Certain parle à cette période du développement du bébé de la peur de l’inconnu.
Le corps de la mère gouverne naturellement les perceptions de l’enfant quelque soit son temps de présence au près du bébé. Même lorsque le père a materné son bébé, il devra, entre le 6ème et le 8ème mois être présenté par la mère. La mère sécurisante possède alors le pouvoir de familiariser son enfant avec cet homme en le désignant comme « papa ».
Quelle que soit le temps de présence des parents, les bébés puisent la force d’organiser leur développement dans l’attachement familial. « La force modelante, c’est le mariage des inconscients parentaux, bien plus que les heures d’interactions réelles ».
Si le père s’est occupé du bébé toute la journée et que la mère en rentrant essaie de rectifier les choses ou si plus tard, quand le père rentre du travail, la mère dit « Laissez papa tranquille, il est fatigué » alors que le père affirme être en pleine forme et que les enfants ont envie de lui sauter au cou ; la mère n’a fait qu’exprimer son désir inconscient d’établir avec son enfant un rapport d’exclusivité affective.
Même présent, le père peut être absentifié par la mère (par des paroles de la mère comme : « mon pauvre enfant, heureusement que j’arrive pour m’occuper de toi ! » ) alors que le père s’est dévoué toute la journée et à pris un réel plaisir à s’occuper de son bébé. Cette exclusion du père, permet à la mère de bénéficier d’une relation affective intense qui, à l’adolescence, se transforme souvent en prison affective pour l’enfant.
A l’inverse et fort heureusement, même absent, le père peut être présentifié par la mère. Les mères qui valorisent le travail de leur conjoint aux yeux de l’enfant, permettent à l’enfant de ressentir une présence dans l’absence, tant la mère valorise l’importance pour la famille de cette absence. Des photos du père doivent être montrées à l’enfant car si pour des raisons diverses le père ne peut être présent il pourrait ne pas naître dans le ressenti de l’enfant ou rester dans l’ombre de la mère.