L’adolescence, une période toujours mouvementée pour nos ados
Les transformations morpho-psychologiques amorcées dès la puberté deviennent plus nettes et s'affirment de manière visible. Rebelle et extravertie ou au contraire effacée et repliée, la personnalité des ados conditionne des réactions différentes face à l’angoisse que peut représenter pour eux le fait de devenir adulte. Apprendre à gérer ses désirs - notamment sexuels - son émotivité et son impulsivité, mais aussi les contradictions entre une dépendance économique et affective à l'égard de la famille et la volonté de s'en émanciper, constituent autant d'épreuves inconscientes auxquelles les adolescents n'apportent pas tous la même réponse.
Le jeune qui traverse la puberté s’interroge, fatalement, sur quantité de sujets, il remet en question ses parents, les valeurs qui lui ont été transmises. Il s’agit pour lui de s’approprier sa subjectivité, sa capacité de désirer, de parler en son nom. Cela se traduit forcément par une crise psychique interne, mais ça ne veut pas dire qu’elle sera extériorisée et tapageuse.
Certains ado n’insultent pas leur parent ou leur profs, mais avouent un certain malaise physique : ils se trouvent trop maigre, ou trop gros, empoté, moins beau que les autres. Autant de signes d’un inévitable flottement intérieur lié à cet âge, mais qui n’a aucunement eu besoin de prendre l’apparence d’une attitude « dégoûtée de la vie » ou d’un conflit ouvert avec ses parents.
Quel est le rôle des parents pendant cette crise d’adolescence
Quand les parents se montrent très compréhensifs, à l’écoute sans jamais être laxistes, l’adolescence n’a pas de raison d’être mouvementée. À partir du moment où vous avez un environnement relativement équilibré, où l’on arrive à parler, à échanger, malgré les problèmes inévitables, il n’y a pas de raison que la crise d’adolescence prenne une dimension tapageuse. La violence contre soi-même ou contre les autres vient souvent du fait que la parole ne fonctionne plus, quand on se trouve dans un climat de très médiocre compréhension, et de faible empathie.
Et la famille, quel est son rôle durant une crise d'adolescence
La révolte contre les parents serait-elle alors l’expression d’une crise à l’intérieur de la famille, voire d’une crise des parents eux-mêmes ? Il importe de ne pas généraliser. Au sein d’une famille, un enfant va connaître une adolescence très mouvementée, tandis que son frère ou sa sœur, qui ont un ou deux ans d’écart, vivent les choses de manière apaisée. Une adolescence sage ou rebelle n’est pas uniquement le reflet du climat familial. Elle résulte aussi d’éléments très personnels qui remontent à la petite enfance. Si, par exemple, un individu a eu, dans ses jeunes années, l’impression d’avoir été moins aimé qu’un frère ou une sœur, cette blessure pourra resurgir plus tard.
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